Merci de confirmer votre venue à l'adresse suivante : associations@avocatparis.org
Pour que le mouvement s'amplifie et prenne une dimension nationale et donc incontournable, allez sur la page Facebook Moms à la Barre et aimez.
Il semblerait que certaines d'entre vous rencontrent des difficultés à trouver la page facebook de l'association, en raison d'un bug sur le site. Je vous transmets donc le lien pour faciliter vos recherches: link
Parce que l'objectif de l'association n'est pas de dénoncer ou de s'apitoyer sur notre sort mais au contraire de dresser des constats objectifs pour faire évoluer les mentalités, je formule les propositions suivantes:
- Développement du télé-travail : avec les outils informatiques actuels, on devrait pouvoir travailler depuis notre domicile;
- Interdiction d’organiser des réunions avant 9 heures ou après 18 heures. Dans la pratique, c'est souvent à 19 heures, voire à 20 heures qu'elles ont lieu ;
- Interdiction de déplacements représentant un temps de trajet supérieur à 4 heures à partir du 5ème mois de grossesse puis interdiction totale à compter du 7ème mois, sauf dérogation expresse du médecin par certificat médical. En effet, certaines collaboratrices exerçant en contentieux sont envoyées dans les quatre coins de la France pour des audiences ou des expertises;
- Facilités pour la mise en place d’un temps partiel pour la jeune maman ;
- Définition du temps partiel : il est inadmissible que soit considéré comme un 80%, et payé comme tel, le travail d’une collaboratrice du lundi au vendredi de 9h à 18h, comme j'ai pu l'entendre !
- Aides financières aux cabinets procédant au remplacement de leurs collaboratrices pendant leur congé maternité pour ainsi éviter d’être perçues comme des charges ;
- Pas de commissions d’office : dans les barreaux de province, les commissions d’office sont obligatoires. Or, une permanence de comparutions immédiates ou un déplacement en détention sont très éprouvants pour une femme enceinte. Il faut toutefois laisser la possibilité à la collaboratrice le désirant de pouvoir en effectuer, sur dérogation expresse du médecin par certificat médical;
- Dans les grands barreaux, et comme le propose pour Paris, Madame Christiane FERAL-SCHUHL, Dauphine au Bâtonnat, la création de crèches inter-cabinets serait un vrai atout pour simplifier la reprise d’activité professionnelle.
Telles sont les propositions d'amélioration que je peux formuler à ce stade.
N'hésitez pas à me faire part de vos suggestions ou remarques.
Derrière cette accroche racoleuse se cache une réalité moins glorieuse : pourquoi est-ce que les collaboratrices libérales ne bénéficient-elles que d'un congé maternité d'une durée de 12 semaines alors que nos consœurs salariées, et l'ensemble des femmes salariées, jouissent, elles, d'un congé de 16 semaines?
Sommes-nous toutes des Rachida Dati en puissance qui, à peine le bébé expulsé, sommes capables de nous jucher sur des talons aiguilles en tailleur jupe serré avec le sourire radieux aux lèvres?
De même, nos enfants sont-ils plus résistants que ceux des salariés pour se passer de leur mère 4 semaines plus tôt?
Rien de tout cela!
Malgré l'enthousiasme bon ton que chaque femme enceinte et chaque jeune maman est censée adopter, puisque selon la formule consacrée "ce n'est que du bonheur", une grossesse et les premiers mois de vie de l'enfant sont très fatigants.
Ainsi, et dans le désordre : nausées et vomissements, remontées acides, essoufflement, maux de dos, petites "joies" de la fin de grossesse, sans oublier les fameuses insomnies de la femme enceinte, soi-disant pour permettre au corps de se préaparer aux réveils nocturnes, mais surtout des émotions en grand huit grâce à des hormones en perpétuelle ébullition!
A cela, s'ajoute ensuite l'accouchement et, sans rentrer dans les détails que chaque parturiente ne connait que trop bien, la fatigue qui en découle.
Car, si aujourd'hui, grâce à la péridurale, on pense que l'accouchement est devenu une formalité pliée en deux temps trois mouvements, il s'agit en réalité d'un acte éprouvant et entraînant souvent des conséquences physiques, dont plusieurs semaines sont nécessaires pour obtenir guérison.
Tous ces éléments générateurs de fatigue seraient rapidement réglés si on n'avait pas un petit vampire, friand de notre énergie et de nos nuits!
Cette période perdure plusieurs semaines, voire mois pour certaines.
Ces quelques mots ne cherchent nullement à décourager les mamans potentielles mais à dresser un constat réaliste des contraintes et du quotidien d'une toute jeune maman.
C'est dans ces conditions que, au bout de 10 semaines de congé maternité (2 semaines de congés obligatoires avant la DPA ne font plus que 10 semaines post-accouchement), la jeune maman retrouve le chemin du Cabinet et laisse son bébé de 2 mois à peine entre des mains étrangères, pour aussi compétentes soient-elles.
Elle doit alors enchaîner des nuits parfois encore hachées, des journées stressantes où elle doit montrer plus encore son enthousiasme et son investissement, et des soirées à s'occuper de son bébé et à préparer le lendemain, sans même évoquer le cas de celles qui ont choisi l'allaitement...
Alors qu'elle ne s'est pas même totalement remise de sa grossesse et de son accouchement.
Il m'apparaît donc physiologiquement indispensable que les femmes, même exerçant en collaboration libérale, puissent bénéficier d'un congé maternité de 16 semaines.
Cette injustice est sur le point d'être réparée puisque l'Ordre des Avocats de Paris a voté, lors de sa séance du 27 juillet 2010, l'allongement du congé maternité.
Il ne reste plus qu'à vaincre les barrières financières des assurances.
Naturellement, je vous tiendrai au courant dès qu'un accord aura été trouvé avec les assurances.
Cependant, si je salue vivement et chaleureusement cet allongement nécessaire du congé maternité, je me suis aperçue lors du mien, que 12 semaines étaient finalement longues pour notre activité personnelle. En effet, pour pouvoir bénéficier des allocations versées au titre de la maternité, il nous est demandé de certifier sur l'honneur que l'on cesse toute activité professionnelle pendant cette période. Or, lorsque l'on a la chance de disposer d'une clientèle personnelle, il est difficile de mettre la vie de nos clients ou l'activité de leur entreprise entre parenthèses pendant notre congé.
Il faudrait donc assouplir les conditions d'octroi des sommes versées dans le cadre du congé maternité pour éviter que chaque avocate enceinte doive faire un arbitrage entre son repos indispensable et le maintien de la clientèle si durement conquise.
Rappelons que la salariée enceinte a le droit de suspendre son contrat de travail 6 semaines avant la date présumée de l'accouchement jusqu'à 10 semaines après la date de celui-ci et que durant cette suspension, l'employeur a l'interdiction de lui notifier la rupture de son contrat pour quelque motif que ce soit. Cette interdiction vaut aussi pendant la période de congé pathologique qui a pu être prescrit avant la période de suspension du congé pour maternité, ainsi que pour les 4 semaines qui suivent l'expiration de cette période.
Un arrêt du 15 septembre 2010 de la chambre sociale de la Cour de Cassation précise que la protection de la salariée en congé de maternité s'étend aux mesures préparatoires au licenciement. Ainsi, les juges du fond doivent vérifier si l'engagement d'un nouveau salarié durant le congé de maternité de la salariée n'avait pas pour objet de pourvoir à son remplacement définitif, ce qui, si tel est le cas, caractérise une mesure préparatoire au licenciement. (n°08-43.299)
Cet arrêt représente une jolie avancée pour la protection des femmes enceintes mais doit également s'étendre aux avocates collaboratrices...
Notre action (pour éviter le terme trop connoté de "combat") doit sembler s'apparenter à du "réchauffé" pour certains hommes car le principe de l'égalité entre les sexes a été consacré par la loi, même si très tardivement.
Ainsi, le principe d'égalité entre les hommes et les femmes n'a été consacré qu'en 1946 dans l'article 3 du préambule de la Constitution "La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux des hommes" et il nous a fallu attendre une loi du 22 décembre 1972 pour que l'égalité de salaire pour un travail égal soit proclamée.
Or, malgré ces bonnes intentions du législateur, près de 40 ans après cette dernière loi, de fortes inégalités persistent aujourd'hui.
En effet, les chiffres suivants, issus de l'enquête Barreau de Paris réalisée en 2008, sont éloquents :
(source : Avocat profession magazine, novembre 2009)
Il est intéressant de relever que les différences entre les hommes et les femmes s'appliquent aussi à leur activité.
Ainsi, certaines activités semblent particulièrement féminines, comme cela ressort des annuaires professionnels, et dans une moindre mesure des certificats de spécialisation :
- le droit des personnes (16% contre 5% pour les hommes);
- le droit des mineurs;
- le contentieux des étrangers;
- le droit du travail (14% contre 6% pour les hommes)
- le droit pénal, mais pas le droit pénal des affaires!
(source : Commission de l'exercice professionnel des femmes de l'Ordre des Avocats à la Cour de Paris de 2006)
En 2006, une étude très intéressante a été menée auprès de 30 cabinets comprenant plus de 55 avocats, qui a permis de confirmer les disparités existant entre hommes et femmes au sein de ces structures:
- Concernant la proportion femmes associées:
- Concernant la proportion femmes collaboratrices:
(source : Juristes Associés : la radiographie 2006 des cabinets d'avocats d'affaires)
Il ressort donc de cette étude que si les femmes constituent une partie importante des troupes des grands cabinets, elles sont beaucoup moins nombreuses à être associées et donc à occuper des postes de responsabilité. C'est le phénomène dit "du plafond de verre".
Ce constat général est assez accablant pour l'ensemble de la profession et ne donne pas envie aux nouvelles promotions de l'EFB, majoritairement féminines, de rejoindre notre profession.
De plus, cet état de fait contribue à l'érosion notable du prestige de la robe que nous ressentons tous au quotidien.
Espérons que l'élection de Madame Christiane FERAL- SCHUHL au Bâtonnat de l'Ordre des Avocats à la Cour de Paris contribue à l'évolution des mentalités.
C'est sur cet espoir que je souhaite à chacune d'entre vous une excellente année 2011, pleine de réussites et de bonheur.
Données actualisées au 8 mars 2012:
- au 1er janvier 2012, la profession se répartissait entre 11 892 femmes et 11 089 hommes
- le revenu médian masculin (69.000€) est supérieur de 64% à celui des femmes (42.000€)
- le revenu moyen masculin (96.536€) est supérieur de 67% à celui des femmes (57.818€)
- en moyenne, la rétrocession des collaboratrices est inférieure d'environ 11 à 13% à celle des collaborateurs
- les femmes exercent toujours majoritairement collaboratrices ou en exercice individuel, mais elles sont minoritaires en qualité d'associée dans les structures d'exercice.
(source : link)
Certains confrères n'hésiteront pas à qualifier notre association de Féministe, comme si cela était une insulte.
Moi-même, jusqu'il y a peu, je réfutais totalement cette étiquette, gardant en souvenir la vision de nos mères brûlant leurs soutien-gorges (bien que la mienne, espagnole assez traditionnelle, ne l'ait jamais fait).
Il est vrai que dans le cadre de mon activité, j'ai toujours cherché à privilégier les femmes en sollicitant essentiellement des consoeurs pour des substitutions ou des notaires et huissiers femmes.
C'est en assistant le 17 novembre dernier à la conférence organisée par Brigitte Longuet, candidate au Bâtonnat de Paris, sur le thème "Etre une femme et réussir sa vie" avec des intervenantes brillantes qui se revendiquaient féministes malgré un discours modéré que mon regard sur le féminisme a évolué.
D'ailleurs, qu'est-ce que le féminisme aujourd'hui?
Selon le dictionnaire Larousse, il s'agit d'un "Mouvement militant pour l'amélioration et l'extension du rôle et des droits des femmes dans la société".
Définition finalement très modérée.
Pour Elisabeth Badinter, être féministe c'est essentiellement viser à être égale aux hommes et à partager tous leurs privilèges. Il n’y a pas de domination masculine, selon elle, mais un manque de volonté chez les femmes d’affirmer leur autonomie. Quand on veut, on peut !
Facile à dire, me répondrez vous!
Et bien elle n'a pas tort, quelles sont les différences comportementales entre les hommes et les femmes? Sans faire de la psychologie de comptoir à la "Les Hommes viennent de Mars et les Femmes de Vénus", il est vrai que les hommes, en général, osent davantage que nous. Ils n'ont pas peur de démarcher des clients, d'aller à des cocktails seuls, de "draguer" le client en somme.
Ils ont plus confiance en eux ou du moins, le font croire. Alors que nous avons l'air de nous excuser parfois.
Et puis l'homme est culturellement éduqué pour réussir alors que, malgré tout, dans les mentalités actuelles, une bonne mère ne peut pas être une bonne professionnelle, et vice et versa.
L'égalité stricte est-elle la solution? Je ne suis pas sûre, nous ne sommes pas égaux, dans la mesure où nous ne sommes pas identiques. Il n'est pas possible de gommer nos particularités physiques qui nous contraignent à intégrer le facteur fatigue lorsque nous sommes enceintes ou pendant les premiers mois de nos enfants. Ce qui ne veut pas dire que nous travaillons moins bien ou même moins, mais nous avons besoin d'adapter notre vie (personnelle et professionnelle) à ces contraintes temporaires.
Ce d'autant que nos professions intellectuelles et libérales nous permettent parfaitement de nous organiser plus souplement, notamment, grâce au télétravail. Nous ne sommes pas toutes des Rachida en puissance!
Alors confrères, peut-être sommes-nous féministes mais vous devrez bien apprendre à composer avec, sous peine de vous priver d'une main d'oeuvre de qualité!
Et puis, n'oublions pas que si " Derrière chaque grand homme se cache une femme", chacun de nous provient d'une femme qui, elle-même, a un jour été enceinte et qu'enfin, même si vous nous trouvez chiantes, la vie aurait bien peu de saveur sans nous!
Le 16 décembre 2010, Le Figaro a également publié un article sur ce sujet
"Dans une profession habituée à la discrétion, des voix s'élèvent pour dénoncer les trop fréquentes ruptures de contrats après un congé maternité. Une pratique facilitée par le statut de collaborateur libéral propre à tout jeune avocat. Explications."
Le 12 janvier 2011, Le Parisien s'est joint au mouvement de contestation
Bienvenues à toutes,
Ce site est dédié à toutes les avocates jeunes mamans ou futures mamans qui rencontrent des difficultés dans l'exercice de la profession en raison de leur situation familiale.
En effet, beaucoup d'entre nous ont subi ou connaissent des consoeurs ayant subi des comportements inacceptables de la part de confrères employeurs au seul prétexte de leur grossesse ou état de maternité.
Ces comportements se manifestent :
- soit par une désapprobation ostensible à l'annonce de la grossesse conduisant le cabinet à licencier la collaboratrice enceinte immédiatement à l'annonce de sa grossesse ou dès le lendemain de son retour de congé maternité, voire en la poussant à la faute;
- soit et, plus insidieusement, en reprochant systématiquement et quotidiennement à la nouvelle maman ses horaires "restreints" (du type 9h-19h!) et dissimulant la vraie raison de son mécontentement sous de faux reproches sur le travail de la collaboratrice dont la qualité aurait subitement décru.
Nous en arrivons donc à devoir faire doublement la preuve de nos compétences et de notre investissement parce que nous sommes mamans ou futures mamans. Comme si, finalement, on devait s'excuser d'être des femmes...
Quels que soient ces reproches et comportements, l'objectif à peine dissimulé est de nous pousser au départ.
Une fois que ce constat est dressé, se pose la question de l'après.
Or, échaudées par cette expérience, et parfois par d'autres antérieures auprès de confrères peu scrupuleux dont les "spécialités" diffèrent selon les caractères, beaucoup de jeunes mamans optent alors pour l'installation.
En effet, l'installation offre l'avantage non négligeable de la flexibilité et de pouvoir répondre à "l'invitation" de la crèche à récupérer son enfant malade sans se ronger les ongles jusqu'au poignet.
Cependant, toutes les jeunes mamans n'ont pas les moyens de supporter le coût d'une installation.
Car évidemment, on connait toutes le cercle vicieux de la collaboration : on dédie tout notre temps aux dossiers du cabinet et lorsqu'on part, volontairement ou non, on se rend compte que nous n'avons pas suffisamment de dossiers pour subvenir aux besoins de la famille.
Et nous sommes donc contraintes de revenir en collaboration et de faire de nouveau la preuve de nos compétences et motivation.
Dans tous les cas, chacune d'entre nous, quel que soit son parcours ou sa situation, se trouve isolée.
C'est en échangeant avec des consoeurs que je suis arrivée à ce constat accablant et triste.
Alors qu'aujourd'hui plus de 60% des nouveaux avocats sont des femmes et donc amenées un jour à enfanter, nous devons être solidaires et rompre l'isolement dans lequel on nous a placées.
Mais c'est à nous et à nous seules qu'il appartient de mener notre barque et de saisir le gouvernail de nos vies, tel est le sens de l'association Moms à la Barre.
Moms à la Barre a donc un triple objectif:
- créer un réseau professionnel d'entraide tant pour les avocates avec un projet d'installation que pour les collaboratrices;
- créer un réseau d'entraide logistique pour partager nos bons plans et faciliter notre quotidien;
- à terme, créer un annuaire pour faciliter le choix d'un postulant ou d'un confrère exerçant dans un autre domaine d'activité.
Aidons-nous, aidez-vous!