Certains confrères n'hésiteront pas à qualifier notre association de Féministe, comme si cela était une insulte.
Moi-même, jusqu'il y a peu, je réfutais totalement cette étiquette, gardant en souvenir la vision de nos mères brûlant leurs soutien-gorges (bien que la mienne, espagnole assez traditionnelle, ne l'ait jamais fait).
Il est vrai que dans le cadre de mon activité, j'ai toujours cherché à privilégier les femmes en sollicitant essentiellement des consoeurs pour des substitutions ou des notaires et huissiers femmes.
C'est en assistant le 17 novembre dernier à la conférence organisée par Brigitte Longuet, candidate au Bâtonnat de Paris, sur le thème "Etre une femme et réussir sa vie" avec des intervenantes brillantes qui se revendiquaient féministes malgré un discours modéré que mon regard sur le féminisme a évolué.
D'ailleurs, qu'est-ce que le féminisme aujourd'hui?
Selon le dictionnaire Larousse, il s'agit d'un "Mouvement militant pour l'amélioration et l'extension du rôle et des droits des femmes dans la société".
Définition finalement très modérée.
Pour Elisabeth Badinter, être féministe c'est essentiellement viser à être égale aux hommes et à partager tous leurs privilèges. Il n’y a pas de domination masculine, selon elle, mais un manque de volonté chez les femmes d’affirmer leur autonomie. Quand on veut, on peut !
Facile à dire, me répondrez vous!
Et bien elle n'a pas tort, quelles sont les différences comportementales entre les hommes et les femmes? Sans faire de la psychologie de comptoir à la "Les Hommes viennent de Mars et les Femmes de Vénus", il est vrai que les hommes, en général, osent davantage que nous. Ils n'ont pas peur de démarcher des clients, d'aller à des cocktails seuls, de "draguer" le client en somme.
Ils ont plus confiance en eux ou du moins, le font croire. Alors que nous avons l'air de nous excuser parfois.
Et puis l'homme est culturellement éduqué pour réussir alors que, malgré tout, dans les mentalités actuelles, une bonne mère ne peut pas être une bonne professionnelle, et vice et versa.
L'égalité stricte est-elle la solution? Je ne suis pas sûre, nous ne sommes pas égaux, dans la mesure où nous ne sommes pas identiques. Il n'est pas possible de gommer nos particularités physiques qui nous contraignent à intégrer le facteur fatigue lorsque nous sommes enceintes ou pendant les premiers mois de nos enfants. Ce qui ne veut pas dire que nous travaillons moins bien ou même moins, mais nous avons besoin d'adapter notre vie (personnelle et professionnelle) à ces contraintes temporaires.
Ce d'autant que nos professions intellectuelles et libérales nous permettent parfaitement de nous organiser plus souplement, notamment, grâce au télétravail. Nous ne sommes pas toutes des Rachida en puissance!
Alors confrères, peut-être sommes-nous féministes mais vous devrez bien apprendre à composer avec, sous peine de vous priver d'une main d'oeuvre de qualité!
Et puis, n'oublions pas que si " Derrière chaque grand homme se cache une femme", chacun de nous provient d'une femme qui, elle-même, a un jour été enceinte et qu'enfin, même si vous nous trouvez chiantes, la vie aurait bien peu de saveur sans nous!