Depuis quelque temps, la parité est devenue un vrai sujet d'actualité.
Ainsi, la loi sur la parité du 28 janvier 2011 définit un cadre pour la féminisation des organes de décision.
Premier cap fixé par la loi à horizon 2014 : les conseils d'administration ne comprenant aucune femme au moment de la promulgation de la loi seront dans l'obligation d'en nommer une dans les six
mois.
Second cap à 2017 : les entreprises devront atteindre un taux de féminisation dans les instances dirigeantes de 40%.
Depuis la promulgation de cette loi, deux fois plus de femmes que d'hommes sont entrées dans les conseils d'administration.
Par ailleurs, lors de sa campagne, François Hollande avait promis d'instaurer une parité stricte au sein de son gouvernement, ce qu'il semble avoir respecté.
Au sein de l'association, nous nous sommes alors penchées sur cette question en limitant nos recherches à la profession d'avocat.
Malheureusement, il ressort nettement de nos recherches que la parité est encore loin d'être acquise alors que, rappelons-le, les femmes sont majoritaires (51,9%, voire 60% à l'EFB).
Tout d'abord au Conseil de l'Ordre des Avocats de Paris, seuls 30 % des membres sont des femmes.
Il faut dire que les précédentes élections n'ont offert que deux candidates.
Espérons que celles à venir comportent davantage de femmes.
D'ores et déjà, deux sont annoncées : Karine Mignon-Louvet, ancien membre du CNB et consoeur très active dans l'intérêt de la profession, ainsi que Delphine Pujos, collaboratrice chez Linklaters.
Nous pouvons au moins constater une certaine harmonie dans la profession puisque également 30% des membres du Conseil National des Barreaux sont des femmes.
Signalons que depuis quelques années se présente aux élections une liste Femmes et Droit qui remporte un succès croissant et qui amènera peut-être davantage de femmes.
De façon plus large, nous nous sommes penchées sur la répartition de femmes au sein de l'Assemblée Nationale.
Finalement la situation est même pire que dans nos instances puisque seuls 27% des députés sont des femmes.
Avec un effort net en terme de parité pour les partis de gauche.
En revanche, lorsqu'on se limite aux députés avocats, la parité en prend un sacré coup! La part de femmes retombe ainsi brutalement à 11%.
Peut-être ce mauvais score peut-il s'expliquer par l'âge des députés, majoritairement presque tous âgés de plus de 45 ans...
Vous pouvez consulter la liste des députés avocats ( Liste des avocats )
Chacun est libre d'en tirer ses propres constats.
Faut-il instaurer des quotas?
Cela pourrait être l'occasion de créer une dynamique, comme l'indique Sophie Reynal, présidente d'HEC au féminin.
Cependant, au-delà d'une question de quotas, au sein de l'association, nous pensons que les femmes ont une (leur) place à prendre et qu'il leur appartient de faire valoir aux yeux de tous leurs
compétences. Avec l'espoir qu'à force de travail et d'un peu d'audace, le fameux plafond de verre explose. Si certaines femmes y sont arrivées, alors toutes celles qui en ont l'envie le peuvent!
Avec plus ou moins d'obstacles, ou de temps, mais il faut avant toute chose garder confiance en soi et oser.
Pour paraphraser Aude de Thuin dans son livre "Femmes si vous osiez, la France s'en porterait mieux", nous vous disons "Consoeurs si vous osiez, la profession s'en porterait mieux"!!
Osez étudier des matières traditionnellement dévolues aux hommes : droit des affaires, droit pénal, sans vous cantonner aux matières humaines, notamment au droit de la famille!
Osez demander une augmentation!
Osez demander l'association! De petite ou grande structure.
Et tout cela sans attendre nécessairement que les résultats de vos efforts soient vus de tous. Pour cela, communiquez!
Osez vous installer !
Osez vous présenter à un mandat électif !
Osez vivre votre vie comme bon vous semble !
Bref : Osez faire connaître vos envies! A commencer par vous-même ;-)
Pour vous laisser le temps de la réflexion, nous vous disons à la rentrée pour de nouveaux rendez-vous et vous souhaitons de bonnes vacances !