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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 10:41

Hier soir, en regardant le JT de TF1, j'ai été saisie par l'incohérence de deux reportages quasi successifs.

 

Le premier évoquait l'éventuelle suppression de l'avantage fiscal lié à l'emploi à domicile car il représenterait un coût de 6,6 milliards d'euros à l'Etat et ne profiterait qu'à 10% des ménages les plus riches, selon un rapport de l'Inspection des Finances.

 

Premier point d'agacement.

 

Alors que je vitupérais contre cette idée -au motif que, si le gouvernement (de quelque bord qu'il soit) souhaitait abroger l'avantage lié à la garde d'enfant que, à tout le moins, il ouvre suffisamment de crèches pour satisfaire aux nombreuses demandes des jeunes parents,- un autre reportage est venu exacerber mon exaspération.

 

Dans le reportage que je reproduis ci-après, Laurence Ferrari commence par rappeler le voeu pieux du candidat Nicolas Sarkozy de créer un droit opposable à la garde d'enfant sur le même principe que le droit opposable au logement.

 

Elle indique également que cette idée, vite abandonnée, a été remplacée par la promesse (et non le projet, notons la subtilité du terme) d'ouvrir 200 000 places de crèches d'ici l'an prochain.

 

Or, il est évident, au regard des impératifs d'austérité, que cette promesse ne pourra pas être tenue.

 

De plus, quand bien même le gouvernement arrivait à créer 200 000 berceaux supplémentaires, cela resterait insuffisant à répondre aux demandes des jeunes parents puisqu'il manquerait environ 300 000 places en crèches (sans compter les jeunes parents qui, avertis des difficultés, ne remplissent pas même de dossier de demande).

 

Ce constat, déjà amer, est accru par d'autres chiffres communiqués dans la suite du reportage.

 

Selon Monsieur Jean-Emmanuel Rodocanachi, directeur général de "Les petits chaperons rouges" crèche privée, le taux d'équipement de la France serait de 10%, soit 9 enfants sur 10 qui n'ont pas de place en crèche!

 

On en arrive donc à la situation ubuesque où certaines mères sont obligées de s'arrêter de travailler pour s'occuper de leur enfant, à l'instar de cette maman de jumeaux âgés d'un an qui se plaint du préjudice de carrière évident qui va en résulter pour elle!

 

Malgré cette situation accablante, il serait donc question de compliquer encore la question de la garde en supprimant l'avantage fiscal?!

 

Ce qui m'étonne grandement c'est que l'avantage lié à l'emploi de personnes à domicile ne profiterait qu'à 10% des ménages (les plus riches rappelons-le) alors que le taux d'équipement de la France serait de 10%.

 

Sans avoir fait math spé, il me semble qu'une certaine incohérence règne.

 

Et donc les femmes seraient tenues de soit consacrer l'intégralité de leur salaire à la garde de leur enfant (ce qui est parfois déjà le cas, même chez des consoeurs) ou de s'arrêter de travailler.

 

Or, et encore une fois sans être une grande économiste, il est évident que l'arrêt du travail des femmes représenterait un préjudice économique bien plus important que l'avantage tiré de la réduction fiscale pour l'emploi à domicile.

 

Messieurs, un peu de sérieux! et n'oubliez pas que (sans aucun sexisme) si vous avez l'esprit libre pour réfléchir à ce genre de mesures peu adaptées aux contingences matérielles du quotidien, c'est que vous vous en déchargez sur une tierce personne qui s'avère être bien souvent... une femme!

 

 

 

L'enquête du 20h - Trouver une place en crèche est toujours un casse-tête pour les parents. Comment s'organisent-ils ? Pourquoi la France souffre-t-elle d'un tel déficit de places en crèche ? Et surtout, quelles sont les solutions ?

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Published by Moms à la Barre - dans Les discriminations des avocates